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«  Années 2000, années 2.0 : le vaisseau humanoïde se dirige avec frénésie vers le monde virtuel. L’espèce humaine en constante recherche du savoir absolu a traversé bien des mondes en vue de parvenir à sa source mais sans résultat escompté. Malgré les désillusions amassées en cours de route, l’espoir est vivace. Il est maintenu par l’excitation de se rapprocher doucement d’un nouveau monde. Un monde attractif qui rayonne a des années lumières par son organisation basée selon des principes démocratiques qui estime que ses consommateurs sont égaux et légitimes de recevoir le même traitement. Un monde où le visiteur est roi car celui-ci regorge et déborde de services adaptés à chacun et pour tous. Un monde qui ne cesse de se réinventer chaque jour et qui ne laisse place à l’ennui. Quiconque pose un pied sur cette planète y restera à jamais, chaque visiteur devient inéluctablement consommateur.  »  -Travail rédigé pour le cours de Plénière : Arts Numériques

Beaucoup de données personnelles sont partagées consciemment ou non par l’internaute. Ces données concernent l’identité, le comportement vis à vis des achats, le mode de vie, la religion, l’avis politique. Paolo Cirio, artiste conceptuel et hacktiviste, bien connu pour son caractère agitateur, dénonce en 2016, à travers Persecuting US, la collecte de données sur internet pour favoriser les élections présidentielles et surveiller les comportements des américains. Paolo Cirio offre une plateforme sur laquelle le profil politique d’1 million d’américains est exposé.

Les utilisateurs sont invités à s’interroger et à se persécuter les uns les autres. Les déclarations des utilisateurs sont enregistrées et rediffusées à travers un dispositif audio par lecture automatique. Une borne scindée par parti républicain ou démocrate est reliée à des casques audio. Les données sont déposées sur la plateforme Persecuting US avec le consentement des utilisateurs. Ils s’expriment délibérément sur le site. Néanmoins, la récolte et le dévoilement des déclarations n’ont pas reçues d’autorisation. Lors de l’exposition les visiteurs écoutent par voyeurisme et de nouveau sans consentement les données personnelles et politiques des utilisateurs.

 

Ces données personnelles sont utilisées par le marketing. Des entreprises collectent les informations de leurs clients, et des entreprises dont nous ne sommes pas clients collectent nos informations. L’État, sans surprise, met en place la surveillance informatique, non pour lutter contre l’exploitation des données mais bien pour surveiller la population. La collecte de données orientent le contenu « personnalisé » de chaque utilisateur.

 

Derrières nos écrans de fumée est un documentaire, réalisé par Jeff Orlowski, qui nous expose le monde numérique qui se cache derrière nos écrans. Le réalisateur expose l’exploitation des utilisateurs à des fins financières grâce au capitalisme de surveillance et à l’exploitation des données. Nous avons tendance à croire que les réseaux sociaux nous ouvre sur le monde alors qu’au contraire, ils renforcent nos points du vue à tel point que les oppositions d’idées sont de plus en plus nombreuses et violentes. Internet nous donne ce qu’on veut voir et non la réalité : « l’information médiatique est une illusion qui se donne pour réalité, et qui, dans un second mouvement, irréalise la réalité. » affirme Bernard Joël dans Journal du Regard (1988). Jeff Orlowski et Bernard Joël, en réponse à l’actualité, discernent une dangerosité liée au point de vue qu’on défend sur internet.

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La borne vidéomaton se situe dans la rue et est accessible à tout le monde. Un écran et deux boutons pour commencer à enregistrer et arrêter l’enregistrement. Les utilisateurs sont invités à jouer avec leur voix alors traduite en notes de musique jouées par un piano. Comme ces pianos sauvages qu’on trouve dans les gares.

L’écran propose le reflet altéré de l’utilisateur, la caméra semble étudier les différentes parties du visage. Dans l’idéal, le son de la voix modifierait l’effet pour inciter les passants à s’amuser et expérimenter le dispositif.

Ce dispositif est voué à séduire comme Narcisse en proposant un reflet et un mimétisme de la voix produits par l’ordinateur. C’est la vision de ce dernier qui nous intéresse. L’ordinateur qui ne cesse de s’introduire encore et encore dans notre quotidien. Pour travailler, se divertir, se renseigner, se cultiver. Ces machines nous séduisent et proposent des programmes spécialisés pour chaque individu.

Le vidéomaton interprète la réalité et les fréquences émises par le son de la voix. Ces données sont traduites en valeurs numériques.

 

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Comment transformer un point de vue humain en lui présentant une vision interprétée par la machine ?

L’ordinateur indexe les fréquences audio et les convertie en valeurs MIDI afin de transformer la parole en musique. Il repère dans un environnement le visage, il le scinde et le scanne.

 

Sommes nous libres de nos actions face à ce dispositif ?

Comme chaque service vaut un prix. Le travail de traduction de l’ordinateur n’est pas gratuit.

Lorsque le bouton B est pressé pour arrêter l’enregistrement, la vidéo est bloquée et ne peut être visionnée. Il faut payer pour profiter de toutes les fonctionnalités du vidéomaton.

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